Autres facteurs de risque
Facteurs viraux Le rôle des virus dans la genèse des cancers des VADS reste incertain. Il n’y a pas de preuve de la relation causale entre ces cancers et les adénovirus, les cytomégalovirus, levirus vari- celle-zona (VZV), levirus herpétique humain 6 (HHV-6). En revanche, d’autre virus sont incriminés. Ce sont les virus de la famille des Human Papilloma Virus (HPV) [48,49]. Une étude épidémiologique rétrospective portant sur 292 patients atteints d’un carcinome des VADS et 1568 sujets témoins a montré, par détermination de la séropositivité HPV-16, que le risque était significativement associé à l’infec- tion par l’HPV16 (RR = 2,2) ; dans cette étude, les auteurs ont montré que le risque était dépendant du site anatomique, avec un niveau particulièrement élevé dans les cas de tumeurs de l’amygdale (RR = 10,2) et de la base de langue (RR = 20.7), par rapport aux autres localisations [15].D’autresétudesont montré la présence de particules virales en plus grande quan- tité, 50 %en moyenne, danslestumeurs dela cavité buccale et de l’oropharynx, par rapport à la muqueuse normale et ce, qu’il y ait ou non intoxication alcoolotabagique [48,50].C’estainsi que Smith et al. ont montré l’intérêt de rechercher l’HPV dans les cellules épithéliales de la cavité buccale collectées par brossage, pour l’identification des patients à risque de déve- lopper un carcinome épidermoïde, indépendamment du degré d’intoxication alcoolotabagique [51]. En revanche pour les tumeurs du larynx, alors que la papillo- matose laryngée est liée à l’infection par HPV, le risque de dégénérescence est faible et semble plus lié à une intoxication tabagique concomitante [52]. Deux types d’HPV sont carcinogènes : les HPV 16 et 18. Pour certains auteurs, ils agiraient en entraînant soit une mutation de TP53, soit une inactivation des protéines p53 et Rb par l’intermédiaire de 2 oncoprotéines virales E6 et E7 [53].Pour
Facteurs viraux Le rôle des virus dans la genèse des cancers des VADS reste incertain. Il n’y a pas de preuve de la relation causale entre ces cancers et les adénovirus, les cytomégalovirus, levirus vari- celle-zona (VZV), levirus herpétique humain 6 (HHV-6). En revanche, d’autre virus sont incriminés. Ce sont les virus de la famille des Human Papilloma Virus (HPV) [48,49]. Une étude épidémiologique rétrospective portant sur 292 patients atteints d’un carcinome des VADS et 1568 sujets témoins a montré, par détermination de la séropositivité HPV-16, que le risque était significativement associé à l’infec- tion par l’HPV16 (RR = 2,2) ; dans cette étude, les auteurs ont montré que le risque était dépendant du site anatomique, avec un niveau particulièrement élevé dans les cas de tumeurs de l’amygdale (RR = 10,2) et de la base de langue (RR = 20.7), par rapport aux autres localisations [15].D’autresétudesont montré la présence de particules virales en plus grande quan- tité, 50 %en moyenne, danslestumeurs dela cavité buccale et de l’oropharynx, par rapport à la muqueuse normale et ce, qu’il y ait ou non intoxication alcoolotabagique [48,50].C’estainsi que Smith et al. ont montré l’intérêt de rechercher l’HPV dans les cellules épithéliales de la cavité buccale collectées par brossage, pour l’identification des patients à risque de déve- lopper un carcinome épidermoïde, indépendamment du degré d’intoxication alcoolotabagique [51]. En revanche pour les tumeurs du larynx, alors que la papillo- matose laryngée est liée à l’infection par HPV, le risque de dégénérescence est faible et semble plus lié à une intoxication tabagique concomitante [52]. Deux types d’HPV sont carcinogènes : les HPV 16 et 18. Pour certains auteurs, ils agiraient en entraînant soit une mutation de TP53, soit une inactivation des protéines p53 et Rb par l’intermédiaire de 2 oncoprotéines virales E6 et E7 [53].Pour
d’autres auteurs, ils n’interviendraient que comme cocarci- nogènes [54]. Même si les études ne sont pas unanimes quant à la participa- tion de l’HPV dans la cancérogenèse des carcinomes des VADS, il est vraisemblable que cet agent infectieux rende compte d’une partie des carcinomes des VADS diagnostiqués chez les patients n’ayant pas d’intoxication alcoolotabagique (5 à 10 % en fonction des études) [40].
Cannabis Déjà signalée par Almadori [55] en 1990 en Italie, la consom- mation de marijuana fait actuellement l’objet d’études aux États-Unis pour expliquer l’augmentation des cas chez les adultes de moins de 40 ans atteints de cancer des VADS, en particulier de la langue mobile [7].Cesétudesépidémiologi- ques sont appuyées par des données expérimentales sur des modèles animaux [56]. Le risque de développer un cancer des VADS avec la marijuana est dose-dépendant (fréquence etdurée del’intoxication) [57]. Par ailleurs, il existe souvent une consommation de tabac et d’alcool simultanée, ce qui rend difficile la détermination du rôle respectif de chacun des toxiques. Des études épidémiolo- giques avec des analyses statistiques multivariées sont donc nécessaires.
État dentaire Il est habituel de souligner le mauvais état dentaire des patients pris en charge pour un cancer des VADS. Toutefois il est difficile de faire la part entre ce qui pourrait être le reflet d’un contexte socioculturel et ce qui serait un agent causal incontestable. Nous pouvons malgré tout supposer que les traumatismes dentaires répétés sur des chicots dentaires, les modifications du pH salivaire engendrées par une infection chronique peuvent avoir un rôle, au moins comme cofacteurs, dans la genèse de ces cancers [58] (grade C). Seule une étude chinoise a conclu qu’un mauvais état dentaire pouvait être un facteur de risque indépendant pour les cancers de la cavité buccale [59] (grade C). Toutefois, la plupart des études tendent à montrer que l’impact de l’alcoolotabagisme prévaut largement sur le contexte dentaire ou prothétique dentaire.
Facteurs nutritionnels Un cas particulier mérite d’être individualisé, celui du syn- drome de Plummer-Vinson ou Kelly Patterson, décrit simul- tanément et respectivement aux États-Unis et en Grande- Bretagne [7].Ils’agitd’unsyndromeassociantuneanémie sidéropénique et une atrophie des muqueuses digestives, retrouvé dans 50 à 90 % des cas de cancers de la région du rétrocricoïde (sous-localisation hypopharyngée), notam- ment chez la femme, et ce en dehors de toute exogénose. L’amélioration de la diététique avec l’apport de fer dans
l’alimentation a fait chuter radicalement la fréquence de ce syndrome et de ce type de cancer [60]. Lescarencesvitaminiques, notamment envitaminesA[61]etC [62],liéesàunealimentationmaléquilibréefaciliteraient l’éclosion des cancers d’une façon générale par l’intermédiaire d’une accumulation de radicaux libres [63].Lamoindreinci- dence des cancers en cas d’alimentation riche en légumes et en fruits est incontestable ; c’est ainsi que le risque de cancer de l’oropharynx et de l’hypopharynx est 3 à 5 fois moindre selon l’importance relative de ce type d’aliments [4].L’alimentation mal équilibrée avec un excès de consommation de graisses d’origine animale, qui caractérise les patients ayant un cancer des VADS, pourrait être l’expression d’un contexte socioécono- mique, ou la traduction des désordres générés par l’alcoolisme autant que d’être de réels facteurs épidémiologiques ; la valeur statistique de leur association au risque de cancer diminue notablement lorsque les données sont ajustées sur le tabac et l’alcool [64] (grade C). En raison de l’implication probable de carences vitaminiques dans la cancérogenèse des cancers des VADS, des essais thérapeutiques basés sur l’administration de dérivés de la vitamine A ont été réalisés. Mackerras et al. ont montré que laprisedebêtacarotènepouvaitdiminuerlenombredecancers des VADS [65] (grade C). Dans une première étude, Hong et al. avaient montré que l’administration d’un dérivé de la vitamine A, l’isotrétinoïne, pouvait prévenir l’apparition d’un second cancer, chez les patients ayant déjà eu un cancer des VADS [66] (grade B) ; ces résultats ont été infirmés par la même équipe [67] (grade A), dans une étude randomisée de phase III ayant inclus plus de 1000 patients. Dans le groupe de patients ayant reçu 30 mg/24 h d’isotrétinoïne, l’apparition de seconds cancers n’était pas significativement diminuée par rapport au groupe n’ayant pas reçu de traitement. Ces résultats sont en accord avec une étude française du GETTEC (Groupe d’étude de tumeurs de la tête et du cou) [68] (grade B), qui avait montré l’absence de bénéfice de l’administration d’un rétinoïde pour prévenir l’apparition d’un second cancer.
Immunodépression Dans la population des patients infectés par le VIH (virus de l’immunodéficience humaine), le taux de cancers, toutes loca- lisations confondues, a tendance à augmenter ; les cancers des VADS n’échappent pas à cette évolution épidémiologique [69]. Plusieurs explications sont possibles : l’augmentation de la longe ´vite ´ lie ´e aux traitements antiviraux ; l’immunode ´pression qui favorise l’apparition de le ´sions pre ´ne ´oplasiques susceptibles de de ´ge ´ne ´rer en cancer, comme cela avait e ´te ´ de ´montre ´ de `s la fin des anne ´es 1980 [70] ; la fre ´quence e ´leve ´e de l’intoxication alccolotabagique et l’addiction pour les stupe ´fiants, dont le cannabis, pour une part des patients infecte
Facteurs professionnels Les facteurs professionnels sont difficiles à apprécier, car sou- vent étudiés dans des populations de patients ayant un cancer des VADS, rarement dans des études cas-témoins. Il est difficile de faire la part des choses entre l’intoxication alcoolotabagique et l’exposition à un éventuel toxique, ce d’autant que les patients sont le plus souvent incapables de préciser à quelle exposition ils sont soumis, du fait d’activités multiples avec des postes de travail variables. Le facteur « temps » est également à prendre en compte. Les études toxicologiques étant souvent rétrospectives, le facteur temps est difficile à évaluer. C’est dire qu’il faut prendre avec beaucoup de précautions les données sur les expositions professionnelles dans ce type de cancers. Quelques études ont observé un rôle pathogène à certaines expositions comme les métaux, en particulier le nickel [71],les polyvinyles [72],lesvapeursdediesel [73],lesaérosolsd’huile [74] et enfin l’amiante [75].Bienconnuepourêtrelacausede nombreux cancers du poumon et de la plèvre, l’amiante est donné, dans les travaux de Muscat, comme facteur d’une élévation modérée mais non significative de la fréquence des cancers des VADS ; en revanche, il est prouvé que l’ex- position augmente le risque chez le sujet tabagique [76] (grade C). Il ressort de notre analyse de la littérature que : l’essentiel des publications cliniques et fondamentales portait sur le tabac et l’alcool ; pour les autres facteurs de risques identifie ´s, les publications e ´taient anciennes, en particulier en ce qui concerne les facteurs nutritionnels et professionnels ; la plupart des publications cliniques avaient un faible niveau de preuve scientifique (grade C, niveaux 3 et 4).
ليست هناك تعليقات:
إرسال تعليق