الثلاثاء، 13 مايو 2014

Des ulce ´rations « douteuses » de la cavite ´ buccale Dubious ulcerations of the oral cavity A. Wiss, R. Laurans, C. Chossegros*, P. Olivi Service de stomatologie et chirurgie maxillofaciale, CHU de La Timone, boulevard Jean-Moulin, 13385 Marseille cedex 05, France Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

Il s’agit d’une syphilis secondaire. Le diagnostic a e ´te ´ retenu devant l’association de le ´sions polymorphesdelacavite ´ buccale,avecuneatteintecutane ´e et des signes ge ´ne ´raux, la positivite ´ des se ´rologies et l’o- rientation homosexuelle recueillie lors de l’interrogatoire. En effet, les pe ´ne ´trations e ´taient prote ´ge ´es mais pas les rapports oroge ´nitaux, mode de contamination le plus pro- bable chez ce patient et le plus probable dans le cadre de l’e ´pide ´mie actuelle de syphilis chez les hommes qui ont des rapportssexuelsavecdeshommes.Ve ´ritablefle ´audepuisla fin du xve sie `cle jusqu’a ` la seconde guerre mondiale et l’apparition de la pe ´nicilline [1],lediagnosticdesyphilis n’est plus assez e ´voque ´ de nos jours. Il s’agit pourtant d’une affection en recrudescence depuis une dizaine d’anne ´es, notamment dans le milieu homosexuel, en particulier du faitdel’absencedeprotectionlorsdesrapportsoroge ´nitaux [2]. Par ailleurs, il existe une forte corre ´lation entre la maladie syphilitique et l’infection par le virus de l’immunode ´ficience humaine (VIH) [3].Nonseulementlaco-infectionparaˆıtplus agressive qu’une mono-infection, le VIH accroissant le nom- bre et la fre ´quence des ulce `res ge ´nitaux, prolongeant les phases primaire et secondaire, et pre ´cipitant le stade de neurosyphilis, mais en plus, il semblerait que la syphilis orale favorise l’infection au VIH. La syphilis est une maladie sexuellement transmissible cau- se ´e par un spiroche `te, le Treponema pallidum. La contamina- tion est pratiquement toujours sexuelle et directe [4].La cavite ´ buccale est le site extrage ´nital le plus commune ´ment atteint : 12 a ` 14 % pour la syphilis primaire [2]. L’e ´volution de la maladie se fait en trois phases : primaire, secondaire, phase de latence, tertiaire [4]. La syphilis primaire survient apre `s une pe ´riode d’incuba- tion d’environ 20 jours suivant la contamination. La prin- cipale symptomatologie en est le chancre, re ´alisant une e ´rosion, voire une ulce ´ration classiquement indolore, avec une induration marginale et dont la cicatrisation est spontane ´e en six a ` huit semaines. Il existe une ou plu- sieurs ade ´nopathies satellites pouvant persister plus long- temps. La syphilis secondaire de ´bute 60 jours apre `s la contamina- tion et peut durer jusqu’a ` trois ou quatre ans en l’absence de traitement. C’est la phase de ge ´ne ´ralisation de la maladie, commune ´ment appele ´e « la grande simulatrice » compte tenu de manifestations buccales, syste ´miques et cutane ´es. Les manifestations buccales de la syphilis secondaire sont superficielles, disse ´mine ´es et le plus souvent douloureuses. Elles ont une tendance spontane ´ea ` la cicatrisation et re ´ci- divent fre ´quemment.


La multitude de formes cliniques (syphilides e ´rythe ´mateu- ses, opalines, e ´rosives, papuleuses, hypertrophiques) peut faire e ´voquer a ` tort un grand nombre de diagnostics diffe ´- rentiels. Les manifestations ge ´ne ´rales sont marque ´es le plus souvent par un syndrome pseudogrippal. L’angine syphilitique est fre ´quente. Une micropolyade ´nopathie ge ´ne ´ralise ´e est quasi constante. Les manifestations cutane ´es distinguent deux pe ´riodes : la premie `re floraison avec la rose ´ole (macules e ´rythe ´ma- teusesrose pa ˆleau niveau dutroncetla racine desmembres, respectant la face, non prurigineuses) ; la seconde floraison avec les syphilides papuleuses (papules infiltre ´es cuivre ´es atteignant principalement la face et les re ´gions palmoplantaires, non prurigineuses). Apre `s une phase de latence asymptomatique, la syphilis tertiaire de ´bute trois a ` 15 ans apre `s la contamination. Les manifestations sont essentiellement neurologiques, cardia- ques, osseuses et cutane ´omuqueuses (gommes re ´alisant des nodules hypodermiques inflammatoires indolores le plus souvent au niveau de la face). Le diagnostic de syphilis est essentiellement biologique [5]. Les tests re ´alise ´s en pratique (VDRL et TPHA), longtemps ne ´gatifs en cas de syphilis primaire, sont positifs lors de la syphilis secondaire, avec des titres e ´leve ´s en anticorps (fig. 4). Le patient pre ´sente ´ dans le cas clinique e ´tait positif au VDRL a ` 1/16 et au TPHA a ` 1/5120. Enfin, il n’existe pas de diagnostic anatomopathologique, les aspects histologiques e ´tant variables. Le seul inte ´re ˆt de la biopsie e ´tant l’e ´limination d’un diagnostic diffe ´rentiel [6]. Le traitement recommande ´ est le « traitement minute » : benzathine-pe ´nicilline (ExtencillineW), 2,4 millions d’UI en intramusculaire [4].C’estletraitementdontabe ´ne ´ficie ´
A. Wiss et al. Rev Stomatol Chir Maxillofac 2009;110:180-183
Figure 4. Sche ´ma simplifie ´ d’aide a ` l’interpre ´tation des se ´rologies de la syphilis.

notre patient dans cette observation, favorisant la cicatrisa- tion, me ˆme si celle-ci est en ge ´ne ´ral spontane ´e en l’absence de traitement. En cas d’allergie, le traitement par cyclines (VibramycineW peros,200 mg/j)oumacrolides(E ´rythromicineW peros,2 g/j) pendant 15 jours est recommande ´. La re ´action de Jarish-Herxheimer associant fie `vre, frissons, malaise ge ´ne ´ral et e ´ruption cutane ´e dans les six heures suivant l’injection de pe ´nicilline est traite ´e par corticothe ´ra- pie. Par ailleurs, une enque ˆte e ´pide ´miologique est ne ´cessaire a ` la recherche et au traitement des partenaires sexuels poten- tiellement contamine ´s. C’est la diminution significative du VDRL (baisse du titre du VDRL de quatre fois en six mois) qui permet de suivre l’efficacite ´ du traitement. Cependant, les se ´rologiesde syphilis peuventrester positives si le traitement est instaure ´ tardivement [5].

Conflits d’inte ´re ˆts
Il n’y a aucun conflit d’inte ´re ˆt.
Re ´fe ´rences
1. Baughn RE, Musher DM. Secondary syphilitic lesions. Clin Micro- biol Rev 2005;18:205–16. 2. ScottCM,FlintSR. Oralsyphilis—re-emergenceofan olddisease with oral manifestations. Int J Oral Maxillofac Surg 2005;34:58– 63. 3. Leao JC, Gueiros LA, Porter SR. Oral manifestations of syphilis. Clinics 2006;61:161–6. 4. Fleury JE, Agbo-Godeau S. Syphilis buccale. Encycl Med Chir, Stomatologie, 22-046-A-10,2003:7. 5. Basse-Gue ´rineau AL. Diagnostic se ´rologique de la syphilis. Insti- tut de Veille Sanitaire. 6. Carlesimo M, Palese E, Mari E, Feliziani G, La Pietra M, De Marco G, et al. Isolated oral erosions: an unusual manifestation of secondary syphilis. Dermatol Online J 2008;14:23.

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